Nous avons passé tout ce cinquième mois de road trip en Mongolie. Nous avons franchi la frontière russo-mongole le 4 août, il nous aura fallu 7h pour traverser les deux postes de douane. A la sortie de la frontière, nous prendrons deux hommes, des locaux que nous déposerons à Olgiy, notre première ville mongole tout à l’Ouest du pays. Ils nous éviteront les bakchichs demandés par les militaires à l’entrée du pays, et l’un d’eux nous accompagnera acheter une carte SIM.
Aubin & Hèlène – a.VAN.tures
Il est déjà 18h et nous avons encore 250 km a faire avant d’atteindre la ville de Khovd où l’on doit récupérer Aurélien, le frère d’Aubin, ainsi que sa copine Marie à l’aéroport le lendemain matin. La route est goudronnée, la progression semble facile, on passe devant un superbe lac, où l’on s’arrête pour une petite baignade et décidons finalement d’y rester pour la nuit. Il nous reste 170 km à faire pour les récupérer à 9h, on met le réveil à 5h du matin.
Pour nous, voyager c’est s’émerveiller de ce que la route nous offre. L’émerveillement meurt lorsque la surprise disparait.
Le jour n’est pas encore levé, nous oui, nous reprennons la route goudronnée qui malheureusement ne le restera pas longtemps pour cause de travaux. Nous ferons 170 km de piste en 3h30… mais verrons un superbe levé du soleil. Tout frais tout beaux, Aurélien et Marie sont là, génial de retrouver de la famille venue d’aussi loin pour nous voir !
C’est parti, on a 10 jours en leur compagnie pour parcourir 1500 km jusqu’à Oulan-Bator. Nous filons vers l’Est, à la rencontre de l’immense lac salin Hyargas où l’on se baignera dans ses eaux translucides. Puis nous empruntons une piste sensée rallier la lac à la ville d’Ouliastaï : commence alors une belle traversée fantastique, comme on aime les appeler, de celles qui sont dures mais qui nous offre multiples surprises. On roule beaucoup de temps par jour pour respecter le timing mais on traverse des paysages incroyables et si différents les uns des autres : des lacs, des steppes, des montagnes, des dunes de sable, des rivières… peuplés de troupeaux de chameaux, de chevaux, de yaks, de chèvres et de moutons et quelques yourtes.
Nous nous perdrons dans des steppes arides croisant quelques yourtes solitaires, dormirons au milieu de nul part en van aménagé, protégés par un dense plafond d’étoiles.
Ces 300 km de piste auront eu raison de nos suspensions arrières, rendant la balade moins agréable pour les passagers, rebondissant au moindre petit creux ! Quelques meubles auront besoin d’être réparés aussi. Le temps est régulièrement orageux, offrant des couleurs et contrastes à nous en ravir les pupilles.
Après Ouliastaï, nous prenons la direction de Tsetserleg, faisons un arrêt aux abords du lac Blanc, zone volcanique où nous grimpons jusqu’au sommet du cratère du volcan Khorgo, très impressionnant. Cette nuit, la tempête battra son plein offrant de violentes rafales et averses de pluie et faisant chuter la température à 4 degrés. Au petit matin, Aurélien et Marie ont survécu à leur nuit en tente et il y a de la neige sur les sommets alentours.
La vallée d’Orkhon nous montrera ses vertes collines jusqu’au lac Olgii où le beau temps revient. Deux cavaliers curieux nous rendrons tour à tour visite un matin, s’asseyant en tailleur à quelques mètres de nous, nous observant. On leur offrira du jus de pomme et des nougats ! Puis nous empruntons une piste pour 60 km, qui nous permettra de faire une randonnée à 1930 m d’altitude, de découvrir les ovoo mongols et le temple bouddhiste d’Erdiin Khambiin.
Le 13 août nous voici à Oulan-Bator, capitale polluée dans laquelle il y a énormément de circulation. Nous parcourons les artères principales à pied, puis les ramenons nos 2 visiteurs en fin de journée à l’aéroport, la fin d’une belle épopée en leur compagnie!
Nous élisons domicile à l’Oasis guesthouse dans Oulan-Bator pour 5 jours, le temps de changer des silent-block sur le van, de faire les démarches pour notre demande de visa russe et de prendre pas mal d’apéros avec de bonnes rencontres faites sur place.
Nous repartons le 18 août plein Sud, à la découverte du désert de Gobi, mais toujours sans suspensions arrières. Après 100 km de piste et un embourbement, nous découvrirons le site spectaculaire de Baga Gazriin Chuluu fait de formations granitiques. Nous usons de la gomme sur les pistes réservées au 4×4 que notre van réussira à franchir après pas mal d’efforts. Puis nous rejoignons la route asphaltée jusqu’à Dalandzadgad, ville aux portes du Gobi.
Le mythique désert de Gobi nous offrira de multiples paysages auxquels nous ne nous y attendions pas. Nous ne nous renseignons pas plus que ça sur les lieux que nous allons visiter, nous aimons être surpris lors de ce road trip : pour nous, voyager c’est s’émerveiller de ce que la route nous offre. L’émerveillement meurt lorsque la surprise disparaît.
Nous commencerons par nous enfoncer dans des vallées encaissées menant au Yolin Am Canyon. Courants d’air glacés, petites cascades, fleurs champêtres et pikas (rongeurs de la famille des lapins) nous y attendrons. Nous y laisserons un pneu, usé jusqu’à la moelle et réussirons à mettre la roue de secours nous même. Fiers, nous crèverons une 2ème fois en ville le lendemain (crever sur du goudron en Mongolie: un comble!) Nous nous perdrons dans des steppes arides croisant quelques yourtes solitaires, dormirons au milieu de nul part, protégés par un dense plafond d’étoiles. Nous rejoindrons Flaming Cliffs, falaises rouges cassant la plate monotonie des plaines. Nous les contournons et, hors des pistes balisées et à la boussole, nous entamerons une traversée du désert. Nous manquons de nous ensabler, restons ébahis devant des dunes de sable clair et nous étonnons de voir des yourtes dans des environnements aussi hostiles…Nous nous questionnons alors sur le confort dans lequel nous vivons au quotidien.
Nous remontons sur Oulan-Bator, récupérons nos visas russes sans problème (comme quoi, il faut se méfier des rumeurs…) et changeons nos pneus. Revoyons la famille Blanchard voyageant avec leurs 2 enfants en camping-car et rencontrons un couple avec leur gros camion jaune 4×4. Nous ferons un gros BBQ tous ensemble. Belles rencontres.
Le gros camion Jaune est occupé par Romain, Marienka et leur chien Marius. La trentaine, ils ont monté une association afin d’apporter des fournitures à un orphelinat mongol. Nous resterons 4 jours avec eux, jusqu’au temple bouddhiste Amarbayasgalant Khiid. Logé au creux des montagnes, au fond d’une large vallée et dominant des prairies verdoyantes, il était autrefois occupé par 2000 moines. A moitié à l’abandon, il dégage aujourd’hui une atmosphère mystique avec ses moulins à prières usés par le temps et ses peintures craquelées.
Nous poursuivons ensuite seuls vers le Nord. Le van aménagé fait de drôles de bruits, il a souffert des pistes du pays, mais les garagistes mongols nous ont conseillé d’attendre la Russie pour avoir plus de chance de trouver les bonnes pièces. De plus, nous connaissons le problème (grâce aux bons conseils des connaissances en France) et savons qu’on peut continuer à rouler ainsi.
A mesure que nous nous approchons de la Russie, le paysage verdit et les fleuves s’élargissent. Nous cueillons des cèpes des pins qui s’avéreront délicieux.
Bientôt, les pistes russes nous emmèneront au travers de denses forêts de pins et nous éloignera de la poussière du désert.
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Découvrir la précédente chronique d’Aubin & Hélène
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Plus d’un an de voyage pour vous … Quel courage quand même, il faut le souligner !
J’avoue qu’au bout de 6 mois et demi on était contents de rentrer.
En revanche je suis impatiente de repartir quand même …
Vos photos sont absolument magnifiques, j’aimerais ajouter la Mongolie a ma liste d’envies …
super aventure, ça donne envie !!!