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Panier

Le 1er novembre 2021, nous avons quitté Dijon pour voyager à bord de notre van et parcourir les routes d’Europe et d’Amérique. Au programme : un road-trip de 2 ans sur les route d’Europe, du Canada et des Etats-Unis. Notre voyage a commencé en Espagne et au Portugal afin de tester notre aménagement mais aussi pour profiter d’un hiver plus doux. 

 

Je m’appelle Auréline et je voyage depuis 4 mois en van avec mon amoureux Arnaud. Les rôles sont bien répartis chez nous : Arnaud est le conducteur et photographe, je suis la co-pilote et rédactrice de tous les articles publiés sur notre blog. On a créé WildRosemarys tous les deux lorsqu’on élaborait notre projet de tour du monde avec comme objectif de faire voyager le lecteur au travers de nos articles et lui donner l’envie de vivre la vie dont il rêve.

 

Notre van, Rosemary, est un Citroën Jumper de 2017. Bien qu’on ai un faible pour les vieux véhicules, on s’est rabattu sur un modèle plus récent qui correspondait plus à nos besoins. On l’a aménagé en 5 mois, Arnaud travaillait à temps plein dessus et je l’aidais les soirs et le week-end. Au départ, on pensait voyager avec lui quelques mois en Europe mais finalement, on s’est vraiment attachés à ce véhicule. C’est notre petite maison, on s’y sent bien et on a tout ce dont on a besoin et on a envie d’aller encore plus loin avec lui.
Dans cet article, je vais te partager les moments forts de notre road-trip en Espagne et au Portugal.

Montserrat

1. Le nord de l’Espagne

Nous avons quitté Dijon, notre ville d’origine depuis une semaine seulement mais nous avons déjà parcouru 900 kilomètres. Les paysages changent alors que nous traversons les Cévennes, randonnons dans les Pyrénées et jouons les touristes au Pays Basque. Nous passons la frontière espagnole du côté de San Sebastián où nous ferons un arrêt de 24 heures pour découvrir la ville avant de s’enfoncer dans les terres pour s’aventurer dans le désert des Bardenas.

 

Bardenas Reales

Je t’avoue que les premiers jours en Espagne n’ont pas été des plus faciles. Nous n’étions plus partis à l’étranger depuis notre voyage en Islande en juin 2020. Il a fallu s’habituer à la langue, au rythme de vie et habitudes des locaux. Ce n’est que lorsqu’on a quitté la région du Pays Basque espagnol et tous les chasseurs postés dans les forêts aux alentours que l’on a commencé à se sentir mieux.
Nous sommes à 3 heures de route des Bardenas Reales, un désert dont la renommée est grandissante. Là-bas, on gare le van quelques jours sur un grand terrain plat évoquant les paysages des Bardenas, à seulement quelques kilomètres de l’entrée ouest du parc.
Les Bardenas sont un désert de 42 000 hectares, divisés en trois parties. Nous avons passé trois jours dans la partie la plus emblématique : la Blanca Baja. Au programme nous avons plusieurs randonnées nous permettant de voir de plus près une petite partie de ce paysage unique en Europe. Nos journées sont agréables : il fait beau et « chaud », du moins jusqu’à ce que la nuit tombe. On profite de cet environnement et on réalise que l’aventure a enfin débutée. Les petit-déjeuners se font à l’extérieur, les apéros avec d’autres vanlifers rencontrés ici se terminent si tard que lorsque l’on sort du van la température est proche de zéro. On se dit que la vanlife c’est super, enfin jusqu’à ce qu’on tombe en panne de gaz, que personne ne veut nous vendre de consigne et que l’on fasse un aller/retour express en France ! Malgré cela, on passe trois jours sur ce même spot, on s’y sent bien.

 

Asturies

En remontant sur la côte nord-ouest de l’Espagne, on découvre la région des Asturies. Nous arrivons en pleine saison basse, on décide de ne pas aller dans les villages avec le van et préférant marcher sur les plages et passer quelques jours en bord de falaise. J’ai donné du fil à retordre à Arnaud à chaque fois qu’on garait le van pour être à la fois proche de l’eau, mais pas trop au cas où le van chute avec le vent ou pire, que je tombe dans le vide lors d’un pipi nocturne ! On est jamais trop prévoyant !
Ces paysages ont un petit air de Bretagne avec les falaises, la brume qui persiste et une météo mi-figue, mi-raisin. Un sacré contraste après les Bardenas ! Nos journées sont rythmées par le soleil, on avance au gré de nos envies, et on passe de plage en plage toutes plus belles que les autres. Dans quelques jours, ma meilleure amie nous rejoint à Porto, il est temps de quitter la côte pour rejoindre la ville.

 

2. Le Portugal

Peneda-Gêres

Cela fait trois semaines que nous voyageons. Nous franchissons la frontière portugaise par le parc de Peneda-Gêres. Ce parc national chevauche ces deux pays sur plusieurs kilomètres. Un vieux bâtiment douanier abandonné nous laisse comprendre que nous sommes maintenant au Portugal.
Après quelques jours passés dans le désert à côtoyer une végétation aride puis la côte océanique aux tons bleus et vert, nous retrouvons les jolies couleurs d’automne dans ce parc. Malgré le mois de novembre bien avancé, on pourrait se croire à l’été indien ici. Nous manquons de temps pour profiter de ce parc et n’avons fait qu’une seule randonnée ici mais pas des moindres. Arnaud a trouvé une trace GPS proposant un aller-retour jusqu’à une petite piscine naturelle : Poco Azul.
Avec le van, on emprunte une petite route goudronnée qui permet de traverser le parc et rejoindre le point de départ de la randonnée. On roule pendant presque 30 minutes dans la forêt jusqu’à bifurquer sur un sentier jonché de nids de poule. Ce chemin est plus chaotique que celui des Bardenas à tel point qu’on a failli faire demi-tour. Quand tout à coup, à la sortie d’un virage, on se retrouve face à un jeune poney. On ralentit le pas pour ne pas l’effrayer, le parking n’est plus qu’à 50 mètres de nous. Soudain, on découvre que l’animal fait partie d’un troupeau constitués d’autres chevaux et deux poulains. Arnaud a à peine le temps d’arrêter le van que je saute hors de la cabine pour partir à la rencontre de ces animaux. J’en oublie même mon appareil photo tellement ce moment me semble magique. Le poulain curieux vient vers moi me renifler, cherchant probablement une friandise. Une fois que ces copains et lui ont compris que nous n’avions pas de carottes à leur offrir, ils repartent brouter plus loin.
Nos sacs sont prêts pour la randonnée : dedans il y a de quoi pique-niquer et de l’eau. Nous mettons presque deux heures à monter jusqu’à la cascade et on a bien failli la rater ! Le sentier longe la rivière et il faut ouvrir l’œil lorsque l’on arrive en haut pour ne pas manquer le tout petit sentier après la cabane Azul. Au premier passage, on entend le bruit de l’eau se jetant dans la piscine naturelle, mais on ne voit pas le chemin nous permettant de descendre. En revenant sur nos pas en passant au travers des buissons que l’on découvre Poco Azul.
Les rayons du soleil de midi viennent sublimer la couleur du bassin d’un bleu magique. Malgré les températures agréables, je n’arrive pas à tremper plus que mon doigt de pied dans le bassin, l’eau est glaciale ! A côté de moi, Arnaud retire ses vêtements et saute sans hésitation dans le bain ! L’eau est si pure que l’on peut voir ses poils hérissés par le froid. Il n’y reste pas très longtemps et me rejoint pour déguster notre pique-nique au soleil et pour se sécher un peu car … on a oublié de prendre une serviette ! Après cette belle pause, il est temps de redescendre jusqu’au van pour se trouver un spot pour la nuit. Dès que le soleil se couche à 17 heures, les températures chutent considérablement.

 

Porto, Nazaré, Lisbonne

La côte ouest du portugal ne m’a pas laissé de souvenir marquant hormis Porto, Nazaré et Lisbonne. Pendant ces quelques semaines, on a oscillé entre très grosse ville et spot au bord d’un lac désert ou d’une plage sans réseau téléphonique. Tous ceux qui voyagent en van seront surement du même avis que moi : on fuit les villes avec le van. Malgré tout, nous nous sommes aventurés à Porto et à Lisbonne le temps d’un week-end entre amis. A Porto, nous avons loué un Airbnb en dehors du centre-ville pour y garer le van et faire quelques lessives alors qu’à Lisbonne, nous l’avons garé sur le parking de l’aéroport moyennant 15 euros la journée. Ces haltes étaient fort agréables et nous ont permis de retrouver ma meilleure amie. Néanmoins, notre van et le calme de la nature nous manque vite.

Porto & Lisbonne

Entre ces deux villes nous marquons un arrêt de quelques jours à Nazaré, espérant côtoyer quelques grosses vagues. Le Tow Surfing Challenge (Circuit mondial de grosses vagues) est ouvert depuis quelques jours. Je surveille les prévisions météorologiques, je scrute la « météo des vagues » comme si j’y connaissais quelque chose mais malheureusement, ils n’annoncent aucune vague au dessus de 3 mètres. (Spoiler : les big Waves sont arrivées trois semaines plus tard lorsque l’on était à Séville en Espagne)

Nazaré

 

L’Algarve

Quelques jours plus tard, nous voilà en Algarve, au sud du Portugal. C’est sûrement ma région préférée de tout ce road-trip. Il faut dire qu’on s’est régalés là-bas : 24 degrés en journée, des randonnées sur les plages à marée basse, des plages de sable fin où il fait bon se baigner, du soleil. On y reste une semaine avec nos amis rencontrés aux Bardenas. J’ai du mal à trouver les mots pour décrire ces jours passés sous le soleil. Les plages sont toutes plus belles les unes que les autres. Chacune étant unique en son genre.
On arrive en Algarve par l’ouest, notre premier arrêt étant la Praia da Barriga. Le soleil sublime les falaises et les parapentistes à la recherche d’adrénaline. Le temps est brumeux, la roche est noire et la marée basse. On enchaine avec la Praia Dos très Irmaos avant de poser notre camp pour la nuit. Trouver où dormir est bien le seul point négatif que je puisse trouver à l’Algarve. Le portugal a établi une loi interdisant le camping sauvage sur le littoral. Avec l’aide de l’appli Park4night, on trouve quand même de sympathiques petits parkings pour dormir.
Notre route continue vers l’est et l’on découvre enfin les vraies couleurs de l’Algarve : des roches aux couleurs orangées, des plages de galets, une eau bleu lumineuse et étonnamment calme. Arnaud a trouvé quelques lieux assez uniques à découvrir comme Ponta de Piedade, la Praia do Camilo et la Praia dos Estudiantes.

 

3. L’Andalousie et la côte est espagnole 

Séville

Lors de notre arrivée en Andalousie, j’ai eu un petit coup de blues. Bye bye les petites criques me réchauffant le cœur et bonjour les grandes plages sans fin. Le vent nous secoue, le ciel est gris et il fait tellement froid que je ressors ma doudoune. J’ai hésité pendant plusieurs jours à faire demi-tour pour profiter de l’Algarve quelques jours de plus mais je sais que de beaux paysages nous attendent par la suite.
Ce n’est qu’une fois arrivés à Séville que j’ai commencé à apprécier l’Andalousie et que ma nostalgie de l’Algarve s’est atténuée. Il faut dire que les températures là-bas étaient plus qu’agréables : 26 degrés, un grand soleil et des heures passés en tee-shirt sur la terrasse des bars. La ville est agréable à vivre, colorée et vivante. Des gens rencontrés sur la route nous ont conseillés un parking situé à dix minutes à pied de la place d’Espagne en passant par le parc Maria Luiza. Plusieurs dizaines de camping-cars et vans en tout genre ont établis leurs camps ici. On s’y sent bien et ça fait plaisir de ne pas devoir laisser le van pour payer un logement.
Si je devais définir le plus beau lieu de Séville selon moi, ce serait Alcazar. Ce palais aux inspirations musulmanes est somptueux. J’ai fait 300 photos en une après-midi seulement et j’aurais pu passer des journées entières à me balader dans les jardins du palais.

 

Noël sur la plage

Après ces quelques jours en ville, on est comme à notre habitude, repartis dans un spot au milieu de la nature. On fait un arrêt d’une journée à Grenade pour visiter la ville et l’Alhambra où l’on a été relativement déçus. Les fêtes de fin d’années approchant, on part en quête du spot parfait pour passer Noël. C’est la première fois que je fais le réveillon seule avec Arnaud.
Malheureusement, trouver un lieu convenable dans cette région est une vraie galère. On a oublié l’idée d’être seuls sur un spot mais tous ceux que l’on trouve sont bondés ! On passe trois jours à rouler, testant 10 spots avant de trouver la perle rare. Sur la route menant à Aguilas au sud de l’Espagne, il y a de nombreuses pistes menant à de petites criques en contre-bas. A chaque fois, de nombreux vans prennent toute la place. Le sentier suivant débouche sur une petite plage rocheuse avec trois vans et un emplacement un peu à l’écart encore disponible. Ni une ni deux, on s’installe ! Nous sommes le 24 décembre, il était plus que temps ! On avait prévu le coup en faisant le plein d’eau et de nourriture pour se faire un bon repas de réveillon et se doucher au bord de l’eau. Seul hic : pas de réseau. En remontant un peu le long de la route, on arrive à envoyer un sms à nos familles, leur souhaitant un Joyeux Noël et leur assurant que nous allions bien.
Le van est garé à cinq mètres de l’eau, les vagues ne dépassent pas 15 centimètres de haut, le soleil se lève sur l’horizon, nous offrant une magnifique vue chaque matin depuis le lit. On a passé cinq jours magiques ici, totalement hors du temps, coupés du monde à profiter de l’environnement autour de nous.

 

Montserrat

La côte est n’a vraiment rien de spécial. Elle est peuplée d’immenses camping-cars allemands et de bâtiments abandonnés bien avant la fin de leur construction, … Sans vraiment le vouloir, on a accéléré le pas et roulé jusqu’à 4 heures par jour pour trouver un spot tranquille. Les kilomètres défilent au compteur. Nous arrivons au soleil couchant sur un spot à Montserrat, tout au nord de l’Espagne. La vue est magnifique depuis le van. Le ciel rosé vient sublimer les pics rocheux.
Le lendemain matin, on s’aventure au travers de la forêt qui nous sépare de l’entrée principale du monastère. A en juger par la taille du parking pour y accéder, ce lieu est ultra touristique. On se croirait presque à l’entrée de Disneyland. Notre porte-monnaie a souffert ce jour-là : 20 euros de parking pour un van et 18 euros de funiculaire (l’aller seulement). Il y a différents sentiers permettant de randonner jusqu’en haut de Monserrat. Le funiculaire nous amène jusqu’à Sant Joan. On continue à pied jusqu’au point le plus haut de Monserrat qui nous offre une sacrée vue. On peut redescendre avec le funiculaire mais nous n’avons pris qu’un billet aller et rejoignons le van à pied en 2 heures. Bien que cette journée nous a couté trop cher à notre goût, elle était quand même agréable !

 

Bilan de ce road trip

Nous passons deux nuits à Monserrat avant de repartir en direction de la France pour effectuer quelques travaux sur le van. Cela fait deux mois que nous voyageons en Espagne et au Portugal et le bilan est ultra positif. Nous n’avons eu que très peu de galères sur la route et nous avons adoré se déplacer au gré de nos envies avec le van.
L’Espagne nous a agréablement surpris. L’Andalousie est une superbe région et parfaite pour passer l’hiver avec des températures plus agréables sans quitter l’Europe. La vie n’est pas chère et il fait bon vivre là-bas. La majorité des locaux sont souriants et très gentils. A noter que les espagnols ne parlent quasiment pas anglais contrairement aux portugais qui se débrouillent très bien ! Mes cours d’espagnol au lycée se sont avérés bien utiles ces derniers mois !
Concernant le Portugal, je retiendrai surtout l’Algarve, je suis tombée follement amoureuse de cette région malgré la complexité d’y stationner avec le van.
Ces premiers mois sur la route nous ont enchantés, notre retour en France où l’on subit les températures hivernales et la pluie de plein fouet ne font que renforcer nos bons souvenirs de cette région de l’Europe. C’est sûr, on y retournera.

 

Retrouvez les aventures d’Auréline & Arnaud sur leur blog WildRosemarys.fr
Et sur Instagram @wildrosemarys

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Camille

Auteur Camille

Co-fondatrice de The Roadtrippers, passionnée par les voyages insolites, la nature et la vie en van. Également rédactrice du blog de voyage Sense Away et chroniqueuse sur Un Trek Une Fille.

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  • Corentin dit :

    Super article, je me suis régalé a découvrir votre beau roadtrip, ça donne envie et ça rappelle des souvenirs ! A plus sur les routes 🚐
    PS: vous avez un don pour les photos !

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