Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Bonjour les Roadtrippers, nous sommes Dana et Stéphane, nous avons 37 et 31 ans et nous sommes… en reconversion professionnelle ! Oui tous les deux, c’est plus simple !
Dana : J’étais avocate, métier que j’ai quitté avant notre voyage. À notre retour en septembre j’ai cherché un poste de juriste mais résolument, je pense aujourd’hui m’orienter vers autre chose. J’ai beaucoup aimé réaliser nos 2 blogs (oui parce qu’on a un autre site en dehors du Monde de Tikal…) et l’aspect créatif m’attire beaucoup. Pour l’instant j’envisage donc de suivre une formation en webdesign mais j’aime également beaucoup écrire, dessiner… donc on verra au fur et à mesure. Je vais finir par me créer mon propre métier avec plusieurs activités !
Stéphane : J’étais encore jusqu’à peu chef de projet dans l’informatique mais j’ai décidé de bifurquer un peu, toujours dans l’informatique, pour faire du développement. J’avais déjà quelques bonnes notions mais depuis notre retour en septembre, j’ai essayé de m’auto-former pour approfondir divers aspects et finalement c’est au sein de l’entreprise dans laquelle je travaillais déjà que j’ai réussi à changer de domaine.
En 2017 vous avez réalisé un road-trip incroyable de l’Alaska à Ushuaia. Pourquoi vous êtes-vous lancés dans cette aventure ?
Notre projet initial était en effet de faire la panaméricaine, de traverser tout le continent américain du nord au sud, de l’Alaska à Ushuaia. Il y a peu de routes qui traversent autant de pays… (oui on garde le projet de la route de la soie dans un coin de notre tête). Ce qui nous a donc motivé c’est la liberté du voyage. L’idée de parcourir tous ces territoires différents, ces cultures, ces espaces, et tout ça dans notre propre maison on trouvait que c’était un beau projet.
On a décidé de partir sur 13 mois de voyage, durée qui nous semblait raisonnable du point de vue de notre budget mais aussi du temps passé loin de notre famille…
Sur le papier ça semblait très long. 13 mois, c’est plus d’un an, quasiment 400 jours… Mais par bien des aspects, il s’est révélé que finalement 13 mois c’est quand même très court pour toute cette route ! Après avoir couru après le temps pendant nos 2 premiers mois de voyage parce qu’on était en retard sur notre planning, on a décidé de ralentir le rythme et d’improviser au fil de l’eau.
Finalement nous ne sommes allés que jusqu’au Costa Rica. Mais on n’a pas fini notre projet initial, il manque la moitié. Donc on compte bien repartir et découvrir l’Amérique du sud !
Quel type de véhicule aviez-vous ?
Le choix du véhicule s’est vite porté sur un 4×4. Nous voulions pouvoir sortir des sentiers battus et ne pas être gênés par des terrains parfois un peu plus difficiles. Et puis on a trouvé Tikal : un Iveco Daily 4010 4×4. On l’a acheté en Suisse en juin 2015 et nous l’avons aménagé en région parisienne, tous les week-ends et les vacances, pendant 1 an.
Ce fut énormément de boulot !! Surtout pour nous qui étions totalement novices dans la vie en van, dans les aménagements en général et donc dans les aménagements de van !
On a appris sur internet, on a demandé des conseils, on a eu de l’aide. Et finalement, on y est arrivé ! Le van n’était pas totalement fini lors de son départ en bateau mais le principal était là (même si en pratique on s’est rendu compte que notre aménagement n’était pas optimum… on a décidé de tout changer au Mexique et on a modifié tout l’aménagement intérieur).
Quel pays vous a le plus marqué ?
Dur de choisir… Dans chaque pays nous avons eu nos coups de cœur mais s’il fallait choisir, on garderait les Etats-Unis et le Mexique. Des paysages magnifiques et variés, de grands espaces, une faune sublime, des gens adorables et une super nourriture ! On a hâte d’y retourner, rien qu’en y pensant !
Avez-vous toujours été bien accueillis par les populations ?
Oui, on n’a jamais eu aucun problème avec les habitants des pays traversés. On a essayé de reprendre rapidement nos marques en anglais comme en espagnol, d’aller à la rencontre des gens et de poser des questions en cas de doute notamment d’un point de vue sécurité.
Il est probablement moins facile de voyager en van au Honduras parce que finalement, nous avions une petite appréhension quant à la sécurité et les bivouacs sauvages n’étaient pas forcément privilégiés… Mais ce n’est qu’un aspect psychologique parce qu’on ne s’est jamais senti en danger ni même inquiété.
Pour ce qui est de l’aspect « état des routes », c’était probablement encore le Honduras qui a battu des records de trous surprise et nids d’autruches (oui, c’est la taille au-dessus des nids de poule). Mais le 4×4 nous a été bien utile sur les pistes du Costa Rica durant la saison des pluies…
Est-il facile de passer d’un pays à l’autre avec un véhicule ?
C’était un des aspects que l’on appréhendait un peu… Mais finalement quand on voyage au long court, on prend un autre rythme, on apprend à se détendre, à être patient parce qu’on a notre temps. Administrativement parlant ce n’est vraiment pas difficile de passer les frontières : pas besoin de carnet de douane (ce qui est un grand plus par rapport à certains pays sur la route de la soie…), pas besoin de payer des sommes astronomiques mais juste besoin de sourire et parfois s’armer d’un peu de patience.
On a aussi essayé de connaître les formalités de passage de frontière avant chaque changement de pays et d’anticiper les documents qui seraient demandés (histoire de gagner du temps et ne pas être surpris par les sommes à payer ou même se faire avoir…)
Et puis peut-être avons-nous eu aussi un peu de chance puisque nos passages de douanes n’ont jamais dépassé 3 heures et le contrôle le plus musclé que l’on ait eu c’était aux Etats-Unis lorsqu’on a voulu entrer dans la ville de Los Alamos, au Nouveau-Mexique où notre camion a été fouillé par un chien qui cherchait probablement des bonbons…
Maintenant que le road-trip est terminé, pensez-vous qu’il a changé quelque chose en vous / dans vos vies ?
Oui, tout.
Notre vision des priorités, de ce qui nous importe, de ce qui nous tient à cœur. Notre mode de vie, notre mode de consommation.
Nous avons compris que passer 12h par jour à faire quelque chose qui ne nous plait pas ce n’était juste pas possible, qu’il fallait que l’on trouve une activité qui nous comble. Nous avons vu à quel point la photographie était importante dans notre quotidien et combien les grands espaces et la nature devait être là, proches de nous, autour de nous.
Et puis nous avons vu que nous pouvions passer 13 mois à vivre ensemble 24h/24h, sans nous entretuer, revenir entier et nous aimer encore. C’est pas mal !
Quelles sont les choses que vous avez le plus et le moins aimées en vivant sur la route ?
Je pense qu’on est tous les deux unanime sur ce que l’on a le plus aimé sur la route : ce sentiment de liberté. Ce truc qui fait que tu te lèves le matin, tu prends ton café, tu regardes le paysage et tu décides de ce que sera ta journée. C’est un sentiment juste magique : liberté d’aller où on veut et liberté de faire ce que l’on veut.
Mais on y prend vite goût…
Aimeriez-vous vivre à long terme dans un van ?
Alors, cette question on se l’est posée et finalement on a peut-être une réponse « le cul entre deux chaises ». Probablement que vivre sur un plus long terme dans notre van Tikal serait un peu compliqué. On a beau dire mais certaines choses viennent à nous manquer. Genre une vraie douche. Mais cette constatation faite, on peut en déduire deux choses : d’une part on pourrait vivre sur du long terme dans notre van avec des pauses et des retours dans nos familles ou dans un appartement quelques temps et d’autre part, peut-être pourrait-on vivre sur du long terme dans un van un peu plus grand, avec luxe du luxe, une douche intégrée ?
Quels sont vos futurs projets ?
Économiser, gagner au loto bref faire des sous et repartir. C’est avec cet objectif que nous sommes d’ailleurs revenus.
Mais aussi pourquoi pas commencer à exercer un métier sur la route, digital nomad par exemple, et gagner un peu de sous en voyageant !
Mais en attendant, on a acheté un petit van (tout petit petit, c’est un Fiat Scudo, elle s’appelle Alba) pour faire quelques road-trips en France ou en Europe en attendant de rejoindre Tikal pour la suite des aventures en Amériques.
Parce qu’en réalité, des projets de voyage on en a plein. Ça serait plus simple de poser la question dans l’autre sens : ou ne souhaitez vous pas aller… Parce que dans l’idée faire un tour du monde en van aménagé, ça nous tente pas mal !
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Dana et Stephane du blog Le Monde de Tikal
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